Les frères Michaud, les bonshommes de bois « made in » Morillon

Pour rencontrer Maurice et André, rendez-vous à l’atelier qu’ils n’ont jamais quitté, où ils sont nés, et ont affuté leurs outils de menuisiers !  Respectivement 77 et 78 printemps,  les deux frères forment un duo inséparable de retraités vaillants, toujours fidèles à leur poste dans leur antre située au cœur de Morillon, leur village natal. Et s’il y avait un registre du patrimoine humain du village, le duo figurerait en tête de liste.

Avec toute l’humilité qu’on leur connait, les frères Michaud se définissent comme des artisans charpentiers. Ce sont en réalité aussi de vrais artistes, amoureux de la vie et passionnés par le bois dont ils font des merveilles. Dans leur grand atelier qui a traversé les époques, ils créent encore meubles, boites et divers objets en bois sculptés.  « On a toujours eu un couteau dans la poche, prêt à tailler quelque chose » explique André. Inséparables, les deux frères ont découvert leur métier en apprentissage à Annemasse puis dès l’âge de 18 ans ont fait leurs armes, ensemble, durant 20 ans chez un patron à Taninges et 5 ans à la Rivière Enverse, le même ; toujours ensemble, toujours dans le coin.  « Un métier il faut le voler ; bien regarder les plus âgés car ils savent des choses » explique André. L’instituteur du village avait repéré ces deux surdoués du bois ; leur père décida alors qu’ils quitteraient les alpages et la vie de paysan pour leur permettre d’apprendre un métier. Grand bien lui en a fait. Heureux les Frères Michaud !

Les chalets de Morillon et le développement de la station

Les deux morillonnais furent les premiers témoins de la transformation de leur village en petite station de ski dans les années 60, et aux avant-postes : on fit appel à leur savoir-faire pour construire et recouvrir les premiers chalets de villégiature. « Cela a amené du travail avec les constructions ; fallait du monde ! » explique Maurice. C’est à cette époque qu’ils décident d’ouvrir leur propre atelier. Belle idée !  Ils ont œuvré à recouvrir les chalets de jolies toitures, à organiser l’agencement intérieur, à fabriquer les menuiseries ; à Morillon et à Samoëns, jusqu’à Morzine, Les Gets et dans la vallée de l’Arve. L’avènement du Formica dans les années 70 n’a pas eu raison de leur passion ; le bois est ensuite revenu en force ; on leur commanda alors des petits meubles et la rénovation intérieure « en vieux bois ». Depuis le début de leur « retraite», ils ont réalisé la maison « au neveu » et de leur nièce et rénové leur chalet familial. Les artistes ont traversé les modes, sans pour autant les suivre ; mais toujours en suivant le courant, prêts à rendre service. Comme encore aujourd’hui. A qui fait-on appel quand une vielle porte en bois flanche ?  Toujours un couteau dans la poche, les frères Michaud exercent leur art du bois : la colombe dentelée de Maurice, les tableaux sculptés ou les boites magiques d’André, occupent le peu de temps libre qu’il s’accorde.

Portraits des Frères Michaud réalisé par Gérard Gachignard

Les deux morillonnais furent les premiers témoins de la transformation de leur village en petite station de ski dans les années 60, et aux avant-postes : on fit appel à leur savoir-faire pour construire et recouvrir les premiers chalets de villégiature. « Cela a amené du travail avec les constructions ; fallait du monde ! » explique Maurice. C’est à cette époque qu’ils décident d’ouvrir leur propre atelier. Belle idée !  Ils ont œuvré à recouvrir les chalets de jolies toitures, à organiser l’agencement intérieur, à fabriquer les menuiseries ; à Morillon et à Samoëns, jusqu’à Morzine, Les Gets et dans la vallée de l’Arve. L’avènement du Formica dans les années 70 n’a pas eu raison de leur passion ; le bois est ensuite revenu en force ; on leur commanda alors des petits meubles et la rénovation intérieure « en vieux bois ». Depuis le début de leur « retraite», ils ont réalisé la maison « au neveu » et de leur nièce et rénové leur chalet familial. Les artistes ont traversé les modes, sans pour autant les suivre ; mais toujours en suivant le courant, prêts à rendre service. Comme encore aujourd’hui. A qui fait-on appel quand une vielle porte en bois flanche ?  Toujours un couteau dans la poche, les frères Michaud exercent leur art du bois : la colombe dentelée de Maurice, les tableaux sculptés ou les boites magiques d’André, occupent le peu de temps libre qu’il s’accorde.

Portraits des Frères Michaud réalisé par Gérard Gachignard

On fait les zouaves avec nos bouts de bois

Maurice Michaud

L’inventeur du ski à double spatule ?

Maurice, l’inventeur du ski à double spatule…

Pas beaucoup le temps pour les loisirs pour ce duo de travailleur ! « On travaillait trop pour passer le monitorat de ski. Mais on profitait des pistes, à notre façon ! » déclare Maurice, qui, un jour, du haut de ses 20 ans, eut l’idée de fabriquer deux petits skis en bois pour descendre les Esserts à l’occasion du Carnaval. Particularité ? Les deux bouts étaient relevés ! Maurice est l’inventeur, sans le savoir, du ski à double spatule. Le duo se souvient aussi avoir fabriqué un bobsleigh en bois. « On l’a toujours ! On montait à 10 dedans, on descendait les pistes de Vercland qui n’étaient pas damées comme maintenant ou sur les routes enneigées à Morillon, le soir, avec une lampe électrique. On passait derrière les traces des chevaux qui débardaient le bois dans la journée ; ça glissait comme un savon et on rigolait ! » se souvient Maurice, toujours un sourire accroché à son visage de jeune homme !  Depuis toujours ils ont aussi fabriqué le « Babu », le Monsieur Carnaval, qu’il est encore maintenant de tradition de brûler quand vient la fin de l’hiver.  Dans l’atelier, la scie circulaire, la raboteuse et tous les outils sont encore en action ! Et quand on leur demande pourquoi ils ne sont jamais partis d’ici, les frères Michaud déclarent en chœur : « Nous n’avons jamais eu envie de partir. Ici il y avait du travail, on gagnait notre croûte donc on ne s’est jamais posé la question. On a toujours été heureux ici. Dans le temps on faisait tout à cheval ou à pied ; c’était la débrouille. On prenait le temps. Y’avait pas le « machin chouette » (NDLR : le téléphone portable). Notre vallée on l’aime, elle est restée authentique ». Et à ceux qui ne connaissent pas Morillon, Maurice donne ce conseil de sage : « Si tu veux y voir nos montagnes, notre vallée et nous, faut venir y voir ! ».

Propos recueillis par Laure Béchade, journaliste

Portrait réalisé par Gérard Gachignard